Biographie Roland Breton

Roland Jules-Louis BRETON est né à Paris en 1931 et y a fait ses études à l’Institut de Sciences Politiques, et, en Histoire et Géographie, à la Sorbonne. Il y est ainsi devenu titulaire de la Licence (1956) et du Certificat d’Enseignement (CAPES, 1958) d’Histoire-Géographie, ainsi que de la Maîtrise de Géographie (1957) et de l’Agrégation d’Histoire (1960) ; et, plus tard, du Doctorat d’État ès Lettres en Géographie (Nice, 1973).

  Il a enseigné d’abord dans le secondaire, comme le prescrit la pratique de l’Éducation Nationale en France, avant d’accéder à l’Université dont il a gravi les échelons à partir d’Aix-en-Provence (1963) jusqu’à être nommé Professeur de Géographie à Paris 8 (Vincennes St-Denis) en 1992, où il est, depuis 1994, Professeur émérite.

 

Mais sa carrière dans la fonction publique l’a amené à passer plus de la moitié de son temps hors de France : comme Lecteur en Inde (1958-59), Conseiller Culturel en Pologne (1960-61), Maître de Conférences, puis Maître de Recherches au Cameroun (1975-87), Boursier Fulbright (1976, 1980) et Visiting Professor (1982) aux États-Unis. Avec de nombreuses missions de recherche ou d’enseignement et de participations à des congrès et conférences, spécialement en Inde, en Russie, en Chine, au Chili, en Afrique du Sud, au Mexique, au Canada, etc. En mission ou en voyage, il a pu parcourir à maintes reprises la plupart des pays d’Europe et beaucoup d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Par exemple, depuis 1958, il a fait dix séjours en Inde et, depuis 1984, huit en Chine.

Parlant couramment l’anglais, langue en laquelle il a enseigné aussi bien en Inde, qu’aux États-Unis, au Cameroun et même en France, il connaît d’autre part le latin, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le russe et le sanskrit. Ce qui le prédispose à être sensible aux questions linguistiques et sociolinguistiques.

En fait, il a consacré l’essentiel de ses recherches, depuis plus de quarante ans, à la géographie des langues, en commençant par sa thèse de doctorat, initiée en 1958 en Inde, qui l’a amené à publier un premier Atlas des Langues du subcontinent indien au Canada (1976) et un second en Inde(Atlas of the Languages and Ethnic Communities of South Asia, Sage, Delhi, 1998).

 

De 1980 à 1987, il a été chargé, de coordonner l’inventaire des langues du Cameroun et de six autres États d’Afrique Centrale, aboutissant à autant d’Atlas des Langues. Ses bourses de recherche l’ont mené à une géographie du français en Louisiane et en Nouvelle Angleterre. Il est actuellement associé au programme Linguasphere visant à un inventaire descriptif et cartographique des langues du monde.

La Géographie des Langues, publiée en français en 1976 et rééditée deux fois a été traduite en italien, espagnol, japonais, anglais et chinois. Et sept autres de ses livres ont été publiés en onze langues.

Parallèlement à son thème central la géolinguistique, Roland Breton s’est consacré à l’analyse de la notion d’ethnie et de la dynamique des communautés ethnolinguistiques, en créant le terme ethnopolitique. Ainsi qu’aux relations entre langue et société (Du langage aux langues, Paris, Gallimard, collection Découvertes, 1997) et entre communautés, administrations et États, ainsi qu’à la géographie des cultures et civilisations. Il le fait d’abord en géographe, c’est-à-dire à partir d’une considération de l’extension spatiale des phénomènes, mais il s’attache, par-delà, à expliquer les interrelations entre les différents systèmes —géographiques, sociaux, culturels et politiques— qui tendent à modifier les structures des uns et des autres, au cours du temps et à la surface de la terre.

En 1998, Peuples et États : l’impossible équation ?, Flammarion, coll. Dominos, analyse la disparité historique entre les deux cents États souverains existants et le bien plus grand nombre de peuples se partageant inégalement l'humanité. En 2003, l’Atlas des langues du monde(Autrement, coll. Atlas/Monde) fait un inventaire cartographique de la diffusion des langues. Et en 2006 Horizns et Frontières de l’Esprit÷Comprendre le Multiculturalisme (Marseille, Le Mot et le Reste) montre comment les individus et les communautés peuvent relever simultanément de plusieurs appartenances. 
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